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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

sang de Croisés provençaux coulant en leurs veines.

Il paraîtrait aussi que deux frères aînés de Frédéric Rimbaud, insurgés, ont trouvé la mort aux émeutes parisiennes de 1830. Cela est possible. Nous n’avons pas cru devoir, le fait en soi étant de minime importance héréditaire, en rechercher sérieusement la vérification.

Pour ce qui concerne l’ascendance paternelle, nous nous bornerons donc à la description aussi exacte que possible du capitaine Rimbaud. En 1832, il s’engagea volontairement au 46e régiment d’infanterie de ligne : il avait dix-huit ans. Son instruction première étant plutôt sommaire, c’est à force de travail qu’il parvint relativement vite — le pays se trouvait en période de paix — à gagner ses grades. En 1840, il était sergent major au 3e bataillon de Chasseurs à pied ; en 1841, il était sous-lieutenant au 8o bataillon de la même arme, et en 1842, il partait pour l’Afrique. C’est, on le voit, au titre d’officier qu’il fit, sous Bugeaud, Mac-Mahon et Bazaine, avec son bataillon devenu le 8e bataillon des Chasseurs d’Orléans, la conquête de l’Algérie. Puis, employé aux bureaux arabes, il devint, en raison de sa connaissance approfondie de la langue indigène, un entendu et méticuleux colonisateur. Rentré en France en 1850, il fut nommé, le