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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

Rimbaud, entre temps, ne laissait pas de lire les journaux et de s’intéresser passionnément aux incidents révolutionnaires de Paris assiégé. Allait-on enfin bouter hors ce gouvernement de la Défense nationale qui l’avait tenu emprisonné et ces Prussiens qui barraient la route de la Cité des Lettres !

Il ne laissait pas, non plus, de satisfaire son impérieux besoin de marche, en parcourant dans tous les sens les forêts rocheuses des environs, cela en compagnie parfois d’un camarade macérien de son âge, Ernest Delahaye, dont la gentillesse, la candeur de soumission et le babil le reposaient des propos sévères ou compassés de sa mère et des cuistres.

Le 2 novembre, quelques jours après sa seconde rentrée au giron maternel, il avait écrit à M. Izambard cette lettre :


Monsieur,

Je suis rentré à Charleville un jour après vous avoir quitté[1]. Ma mère m’a reçu[2], et je suis là… tout à fait oisif. Ma mère ne me mettrait en pension qu’en janvier 71.

Eh bien ! j’ai tenu ma promesse.

  1. Ce qui, contre l’assertion de M. Izambard, prouve qu’il ne fut pas ramené de Douai de brigade en brigade.
  2. Ce qui prouverait qu’elle n’avait pas donné l’ordre de le faire ramener administrativement.