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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

tourent, se convulse jusqu’à la douleur. Il considère qu’il doit vivre tout le mal, comme tout le bien. Il aspire à la satiété dans un total d’humanité sans exemple ; il aspire à tout connaître, à tout embrasser : cela délibérément, sans que sa modestie, de sorte étrange, daigne en apparence prendre conscience qu’ainsi il se divinise. Il n’a que seize ans. On voudrait qu’il fît sa classe de philosophie !


IX


La Commune régnait à Paris, lorsqu’il y vint échouer pour la troisième fois.

Arrivé de pied et encore sans le sou, mais ivre de révolutionnarisme, il va avec assurance, dès les fortifications, se présenter à un poste d’insurgés comme un adhérent de province. Il se dit partisan enthousiaste de Blanqui, et il demande à prendre part tout de suite aux dangers des revendications populaires. Son aspect excite la solidarité des bons communalistes, séduits déjà par ses propos exaltés et son attitude. Une