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telleries de la rue Bouchepot, aux étuves de la porte aux Chanoines, au mail de la rue Saint-Guillaume, au change de la rue Notre-Dame, aux fabriques d’armes de la rue des Forges, à la fontaine de la place des Cordeliers, au four banal de la rue de Bèze, aux halles de la place Champeaux, au gibet de la place Morimont ; bourgeois, nobles, vilains, soudrilles, prêtres, moines, clercs, marchands, varlets, juifs, lombards, pèlerins, ménestrels, officiers du parlement et de la Chambre des comptes, officiers des gabelles, officiers de la monnaie, officiers de la gruerie, officiers de la maison du duc : qui clament, qui sifflent, qui chantent, qui geignent, qui prient, qui maugréent, — dans des basternes, dans des litières, à cheval, sur des mules, sur la haquenée de saint François. — Et comment douter de cette résurrection ? Voici flotter aux vents l’étendard de soie, moitié vert, moitié jaune, broché des armoiries de la ville qui sont de gueules au pampre d’or feuillé de sinople[1].

  1. Telles auraient été, suivant Pierre Paillot, les anciennes armoiries de la commune de Dijon ; mais l’abbé Boulemier (Mém. de l’acad. de Dijon,