Page:Besant - Pourquoi je suis devenue théosophe.djvu/13

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tenu d’ouvrir une fenêtre à la lumière nouvelle. En somme la libre-pensée est un étal intellectuel, une attitude mentale, et non un credo ni une série de dogmes. Celui-là ne cesse pas d’être libre-penseur qui soumet chaque nouvelle doctrine à la critique de sa raison ; qui en pèse les affirmations sans parti-pris et qui l’admet ou la rejette sans rien considérer que la vérité. Il semble nécessaire de rappeler ce principe fondamental de la libre-pensée en manière de protestation contre l’attitude prise par quelques-uns de mes critiques qui voudraient identifier une méthode intellectuelle d’ordre général avec une phase particulière du Matérialisme au dix-neuvième siècle. Le Temple de la Pensée libre n’est point la niche où ils se sont pétrifiés, et sa tribune n’est point une chaire aussi étroite que voudraient le faire croire quelques-uns de ceux qui m’ont attaquée récemment. N’expriment-ils pas la crainte que, m’entretenant là de Théosophie, je ne puisse « égarer des libre-penseurs ? » Jusqu’à présent j’ai vu dans les libre-penseurs des hommes capables de former leur propre jugement et non des moutons à mener en troupeau, et de quel joli son clérical ne sonne pas la phrase de mes critiques ! Comme si la libre exposition de toutes les opinions n’était pas le vrai