Page:Besant - Pourquoi je suis devenue théosophe.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sang artériel de la libre-pensée ! En vérité il est nouveau de vouloir exclure de sa tribune un quelconque des sujets qui intéressent le progrès humain ! Je proteste contre cette nouvelle tendance, contre ce rétrécissement rêvé de l’ancienne et grande tribune d’où Carlile, Watson, Hetherington, bien d’autres encore, combattirent pour le droit de traiter librement tout sujet relatif au bonheur humain ; noble tradition reprise dans notre temps par Charles Bradlaugh qui a toujours usé de cette tribune pour son œuvre politique et sociale aussi bien qu’anti-théologique. Quant à moi j’en ai usé de même depuis que je me suis jointe au parti de la libre-pensée. J’y ai traité de Radicalisme, de Socialisme, de science et de littérature aussi bien que de Théologie, — et ainsi continuerai-je de faire. — Bien entendu, si la Société Nationale Séculariste[1] décidait en bloc d’effacer sa devise : Nous poursuivons la Vérité, et, comme une autre secte, se déclarait en possession de la vérité intégrale, il n’y aurait plus alors de place sur sa tribune que pour ses membres ; mais jusqu’à présent cette cause n’a été plaidée que par le petit nombre et

  1. L’épithète de séculariste s’applique en Angleterre à quiconque s’attache à pratiquer la morale indépendamment de toute religion. (N. du T.)