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vie des Péruviens à celle que menaient les premiers ermites, et l’usage qu’ils avaient de découvrir eux-mêmes leurs fautes aux officiers publics avait de l’analogie avec la confession. Mais indépendamment de celà, les Jésuites étaient pour ainsi dire, une secte de philosophes, — en me servant de ces expressions dans un sens aussi honorable qu’on le fesait dans l’antiquité. L’évangile pénétrait partout avec eux. Mais trop éclairés pour dédaigner les institutions des peuples chez lesquels ils le portaient, ils savaient se faire de ces institutions, en les respectant et en s’y conformant tout autant que leur conscience le leur permettait, un gage assuré de succès. Telle fut en Chine leur conduite ; — telle elle fut aussi en Amérique, où ils trouvèrent en souvenir un système complet de gouvernement qu’eux seuls surent alors apprécier. Mais ne lui firent-ils pas un complément avec des idées chrétiennes ?… sans doute. Ainsi, ce n’est pas au christianisme qu’appartient le type ; mais c’est à lui, — c’est en partie aux enfans de Loyola qu’est due la gloire d’avoir rendu aux Indiens un système sous lequel leurs ancêtres avaient prospéré ; — c’est à eux qu’appartient l’honneur de l’avoir perfectionné. « Les Jésuites, dit Goodrich, imitèrent les Incas dans la division du sol en trois parties pour le culte, le service public et les citoyens. Ils encouragèrent à travailler pour les orphelins, les vieillards et les soldats. Ils recompensèrent