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Page:Bibaud - Deux pages de l'histoire d'Amérique, 1857.djvu/28

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les belles actions, établirent l’inspection et la censure sur morale du peuple, créèrent des fêtes, inventèrent des préservatifs contre l’oisiveté : en un mot, tout ce qu’il y avait de bon dans la législation des Incas fut adopté et même amélioré.” Les Jésuites et les Incas avaient également à conduire un peuple docile et qui croyait voir le signe de la colère céleste dans le roulement du hialpor ; mais les missionnaires, hommes nouveaux d’abord, ne parlant pas la même langue, servant un Dieu invisible, eurent naturellement de grands désavantages sur les Incas, adorateurs et fils putatifs du soleil. Ils eurent néanmoins le même succès. Ils établirent également un tel système d’ordre et de régularité, qu’il prévenait la perpétration des crimes et éloignait ainsi la nécessité de la punition. Les mœurs du peuple étaient pures, et elles étaient conservées dans cette état par des moyens encore plus doux que sous les Incas. Les lois criminelles avaient été sévères sous leur empire : elles ne l’étaient point au Paraguay. On trouvait autant de commodités et autant d’arts dans cette république, qu’il y en avait eu à Cuzco même. Ce paraît être le premier essai d’une société politique sur une grande échelle, où les hommes aient joui de cette égalité, qui est le second de tous les bienfaits, car la liberté est sans doute le premier, dit l’auteur déjà cité.

“Lorsque les missions du Paraguay furent ôtées aux