Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/336

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

faite du 13, et lui mandait de le venir joindre, à Jacques-Cartier, pour prendre le commandement de l’armée.

Ce général se mit en route, le même jour, après avoir donné ses ordres, pour la défense des frontières et pour la subsistance des troupes, et arriva à Jacques-Cartier, le 17. Il fit pari à M. de Vaudreuil des ordres qu’il avait donnés, et de ceux qu’il convenait de donner, pour empêcher la désertion, qui devenait, de jour en jour, plus considérable. Il lui représenta que pour arrêter ce désordre, le seul moyen était de marcher en avant ; qu’il fallait faire tout au monde, et tout bazarder, pour empêcher la prise de Québec, et au pis-aller, faire sortir tout le monde de la ville, et la détruire ; de manière que les Anglais n’y pussent point passer l’hiver ; observant qu’ils n’étaient pas assez forts pour garder la circonvallation de cette place, et empêcher les Français d’y communiquer ; qu’il fallait se mettre en mesure de menacer et d’attaquer les ennemis, et s’approcher d’eux, à la faveur des bois du Cap-Rouge et de Sainte-Foy, et que s’ils s’avançaient, de leur côté, il les fallait combattre ; que s’il arrivait que l’armée française fût battue, elle se retirerait vers le haut de la rivière du Cap-Rouge, laissant, vers le bas, un gros détachement, de manière à favoriser la sortie de la garnison de Québec, après avoir incendié la ville.

Le gouverneur général approuva le plan du chevalier de Levis, et dépêcha des couriers au commandant de Québec, pour l’informer des mesures qu’on allait prendre. M. de Levis écrivit aussi au chevalier de Bernest, qui y commandait en second, pour l’exhorter à ranimer le courage et à réchauffer le zèle de la garnison.