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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/358

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commandement, afin de s’opposer aux débarquemens qu’elle pourrait tenter d’y faire, et de la harceler, quand la chose serait possible.

M. Murray fut environ deux mois sur le fleuve, et eut tout le temps de faire des excursions, et quelques fois des exécutions militaires, dans les campagnes, particulièrement du côté du sud, où l’on n’avait presque point de troupes à lui opposer. Ayant appris qu’il y avait un parti de soldats français, ou de miliciens, sous un lieutenant, dans la paroisse de Sainte-Croix, il y envoya un détachement de troupes. Les habitans sans armes s’enfuirent dans les bois, à l’approche des Anglais ; mais les hommes armés furent attaqués, et suivant M. Smith, presque tous tués, blessés, ou faits prisonniers, y compris leur commandant.

Les vents contraires ne permettant pas à la flotte anglaise d’avancer, M. Murray fit débarquer ses troupes à Sainte-Croix, à Saint-Antoine de Tilly et à Lotbinière. Les habitans ne s’enfuirent pas, cette fois, mais mirent bas les armes, et prêtèrent serment de neutralité, après avoir entendu une harangue que leur fit le général anglais, dans un language qui aurait fait peu d’honneur à l’éducation et à la politesse de ce militaire, s’il eût été celui que M. Smith lui met ingénûment à la bouche.

En passant vis-à-vis de Déchambault, des Grondines et de Batiscan, la flotte anglaise essuya le feu des batteries qui y avaient été érigées, ou de corps de miliciens assemblés pour la harceler, et perdit quelques hommes. En arrivant aux Trois-Rivières, elle trouva la ville défendue par plusieurs redoutes, et par un corps d’environ 2,000 hommes, et le fleuve obstrué