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Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/359

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par une espèce de barre, formée par un cable de seize pouces passé dans de forts anneaux de fer, couverts de pièces de bois attachées avec des cordes, et allant d’un bout à l’autre du chenal. Il fallut quelques heures aux matelots anglais pour lever cet obstacle ; après quoi, la flotte continua sa route, et entra dans le lac Saint-Pierre.

M. de Bourlamaque, qui commandait, au sud du fleuve, voyant qu’on n’aurait pas le temps d’achever les ouvrages commencés dans les îles, en rappela les troupes qui y étaient, de peur qu’elles ne fussent coupées, et les fit passer à Sorel. La flotte anglaise arriva vis-à-vis de cette place, le 13 août. Quelques jours après, le lord Rollo débarqua, à la tête d’un détachement, au-dessous du fort, brula un grand nombre de maisons, et dévasta toute la partie du nord de cette paroisse. Il s’avança ensuite, à la vue du fort, en ordre de bataille, et s’efforça, par diverses manœuvres, d’attirer les Français, hors de leurs retranchemens ; mais voyant qu’ils s’obstinaient à y demeurer enfermés, il se rembarqua.

Le chevalier de Levis se porta à Berthier, où le corps de M. Dumas était arrivé ; mais ayant appris que l’armée anglaise du lac Champlain avait fait sa descente, une demi-lieue au-dessus de l’Île aux Noix, il revint, en hâte, à Montréal, et envoya à Saint-Jean les régimens de la Reine et de Roussillon, aux ordres de M. de Rauquemaure, et la plus grande partie des milices du gouvernement de Montréal. Le chevalier de la Corne fut envoyé, en même temps, aux rapides du fleuve, à la tête de quatre cents hommes.

Les Anglais, débarqués à l’embouchure de la rivière du Sud, commencèrent à tirer sur les retranchemens de l’Île aux Noix, le 23 août. M. de Bougainville, crai-