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tageuse du Bon Henri. Il se lia avec lui et, après l’avoir apprécie, il résolut de s’associer à son œuvre intéressante. Cette résolution fit beaucoup de bruit. Le baron de Renty, officier supérieur très-capable, n’avait que trente et un ans et une carrière brillante s’ouvrait devant lui, lorsqu’il renonça à tous ces avantages et envoya sa démission au roi. Une pareille détermination fit rire quelques-uns, d’autres traitèrent le baron de fou, ce qui ne l’empêcha pas de consacrer, jusqu’à sa mort, tous ses moments à l’organisation des sociétés ouvrières. Ces associations, qui avaient un but éminemment philanthropique, se répandirent bientôt à Soissons, à Metz, à Toul, à Nancy, dans plusieurs villes rhénanes, dans presque tout le Languedoc, en Espagne, en Italie, à Rome même. Elles se sont maintenues avec des modifications, jusqu’à la révolution française de 1789. — Henri Buch s’exprimait avec facilité; mais il n’a rien écrit. Quelques notes et des lettres précieuses de lui se trouvaient dans les papiers du baron de Renty; on ignore ce qu’elles sont devenues.

Aug. Vander Meersch.

Neyen, Biographie Luxembourgeoise. — Nouvelle biographie universelle publiée par Didot. — Biographie universelle, par Michaud. — De Feller, Dictionnaire historique. — Le P. Levacher, l’Artisan chrétien, ou la vie du bon Henri. — Le P. Helyot, Histoire des ordres religieux, t. VIII, p. 175. — Le P. De Saint-Jure, Vie du baron de Renty. — Godescard, Vies des Pères, des Martyrs et des principaux Saints, t. X, p. 311. — Courtin, Encyclopédie moderne, t. IV, p. 206.

BUCHIEL (Jean), BUCHEL ou BUCHIAU, évêque de Tournai, natif de cette ville, mort en 1266. Issu d’une famille obscure, il dut à son seul mérite l’honneur d’arriver aux plus hautes dignités ecclésiastiques. Maître d’école, curé de Saint-Quentin, chanoine de Notre-Dame, puis doyen, il fut enfin élu évêque par le chapitre. Jaloux au plus haut degré de ses prérogatives épiscopales, il les défendit contre tous, sans jamais s’inquiéter de qui provenaient les attaques; c’est ainsi qu’il excommunia son père, alors prévôt de Tournai, pour avoir usurpé la juridiction de son église. Il ne consentit même à l’absoudre que, lorsque se désistant de ses prétentions, il eut réparé le dommage causé.

Buchiel consacra la magnifique église de l’abbaye des Dunes (1262), assista à la translation du corps de saint Fourcil à Péronne, régla avec l’évêque d’Utrecht les limites de son diocèse, fonda à Tournai le couvent des Frères de la Pénitence (1264), et fit don d’ornements somptueux à l’église. Il se distingua, dans toute sa carrière, par une charité ardente, et mourut en laissant une réputation de vertu et de savoir. C’était, dit Li Muisis, un prélat instruit et lettré, qui marcha avec honneur sur les traces de ses prédécesseurs.

Aug. Vander Meersch.

Moreri, Dictionnaire biographique. — Lemaistre d’Antaing, Histoire de la cathédrale de Tournai, t. II, p. 60.

BUCQUOY. Voir Longueval.

BUDEL (René) ou BUDELINUS, jurisconsulte et numismate, né à Ruremonde, au milieu du XVIe siècle, mort en 1597, s’adonna à l’étude de la jurisprudence et obtint, probablement à Cologne, le grade de licencié en droit. Il s’occupa particulièrement de tout ce qui concernait la fabrication, le poids, l’évaluation, l’aloi, etc., de l’argent monnayé et acquit dans cette partie des connaissances étendues, qui le mirent en rapport avec Ernest de Bavière, devenu, en 1583, archevêque de Cologne. Celui-ci lui confia la direction des affaires monétaires, tant en Westphalie que dans ses États du Rhin. Budel publia l’ouvrage suivant, dédié à son protecteur : De Monetis et de re nummaria, libri II. Coloniæ, 1591, in-4o, devenu rare. Il s’est aussi adonné à la poésie, comme le prouve une assez longue élégie placée, selon l’usage du temps, en tête d’un ouvrage de Eisengrein : De certitudine Gratiæ. Coloniæ, 1569, in-12.

Aug. Vander Meersch.

Chalmot, Biographisch woordenboek. — Biographie universelle, publiée par Michaud.— Nouvelle biographie universelle, publiée par Didot. — Paquot, Mémoires littéraires, t. III, p. 346. — Delvenne, Biographie des Pays-Bas.

BUDERICK (Arnold), écrivain ecclésiastique de l’ordre de Saint-Augustin, vivait pendant la première moitié du XVe siècle; on ne connaît ni le lieu ni la date de sa naissance. Ayant embrassé l’état ecclésiastique, il fut d’abord proto-