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notaire ou secrétaire de l’évêque de Modène, en Italie. Le souverain pontife Boniface IX lui confia ensuite, à plusieurs reprises, des missions délicates et difficiles auprès de différents évêques. Mais bientôt dégoûté des honneurs et de la vie mondaine, Buderick demanda à être admis chez les chanoines réguliers de Saint-Augustin, à Rouge-Cloître, dans la forêt de Soignes, près de Bruxelles, et y demeura jusqu’en 1417, lorsqu’il fut nommé prieur de la nouvelle maison que l’ordre de Saint-Augustin venait de fonder à Elsegem, près d’Audenarde. Il mourut dans ce dernier couvent, en 1444, après l’avoir gouverné pendant environ vingt-sept ans.

Buderick possédait de vastes connaissances et aimait beaucoup la poésie. Il a laissé les ouvrages suivants : 1° Odarum de laude Dei libri XII. — 2° Tractatus XIII in psalmum septuagesimum. — 3° Compendiosum memoriale de modo promovendi et conservandi ordinem canonicorum regularium S. Augustini in pristino vigore sub capitulo generali. — 4° Dietarium.

Il écrivit aussi en latin plusieurs lettres intéressantes, dont quelques-unes furent conservées. Nous citerons entre autres les suivantes : 1° Une lettre, en forme d’apologie, adressée à Henri de Scheida, dans laquelle il réfute les accusations injustes dirigées contre les monastères fondés dans la forêt de Soignes ; 2° Une lettre sur le calme et le bonheur de l’état sacerdotal, De quietudine status presbyteralis, adressée à Pierre de Gand ; 3° Une lettre sur l’amitié, écrite à Henri Clare, curé de Zegrigen.

Outre ces ouvrages, dont l’existence nous est attestée par divers biographes, Buderick en écrivit un grand nombre d’autres, en prose et en vers, dont le souvenir est perdu. Les manuscrits de toutes ces œuvres existaient autrefois à Rouge-Cloître.

E.-H.-J. Reusens.

J. Busschius, Chronicon Windesemense, lib. I, cap. XLII. — Sanderus, Chorographia sacra Brabantiæ, II, p. 52. — Foppens, Bibliotheca Belgica, I, p. 95.

BUDT (Adrien DE), historien. Voir De But.

BUE (Jacques DE), religieux de la Compagnie de Jésus et Bollandiste, né à Hal (Brabant) le 11 mars 1728 ; mort dans la même ville le 29 septembre 1808. Il fit, très-jeune, ses classes d’humanités, probablement au collége de sa ville natale, puis entra au noviciat des jésuites à Malines, dès le 2 octobre 1743. Il étudia la philosophie pendant deux ans à Anvers, un an à Courtrai, et fut nommé professeur de grammaire inférieure au collége que la compagnie de Jésus dirigeait dans la première de ces villes. Au bout d’un an, il abandonna la carrière de l’enseignement pour étudier exclusivement le grec et les mathématiques. Ses progrès furent si rapides qu’en peu de temps il passa pour exceller dans ces deux branches. Il s’appliqua ensuite, pendant quatre ans, aux études théologiques et après avoir achevé son cours, il professa la philosophie et les mathématiques au collége d’Anvers jusqu’en 1762, enfin, à, la mort des Bollandistes Jean Stilting et Jean Périer, il fut attaché à la publication des Acta Sanctorum. Les sept premiers volumes des Acta du mois d’octobre renferment un grand nombre de vies de saints publiées par le P. De Bue ; les dissertations, les préliminaires, les notes dont il a enrichi ces vies témoignent de son savoir et de son judicieux esprit critique.

Lorsque, après la suppression de la Compagnie de Jésus par le pape Clément XIV, les trésors littéraires amassés par les Bollandistes, pendant un siècle et demi, eurent été transportés à l’abbaye de Tongerloo, De Bue fut le seul des Bollandistes qui suivit la translation de ce précieux dépôt. Il se rendit à l’abbaye pour prendre la direction des Acta Sanctorum, et y former, en même temps, quelques jeunes religieux de l’ordre des Prémontrés qui pourraient plus tard mener à bonne fin la publication commencée. Ce fut pendant son séjour à Tongerloo que De Bue publia, à l’imprimerie même qui s’y trouvait établie, le sixième volume des Vies des Saints d’octobre, qui renferme entre autres les dissertations sur saint Calliste, saint Burchard et saint Colman. Le septième volume consacré aux saints du mois d’octobre était sous presse et quelques feuilles, réimprimées depuis, venaient d’être tirées, lorsque les républi-