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En 1814, lorsque le règne de Guillaume Ier s’annonça comme une ère de justice et de réparation, Buesen s’empressa de signer, avec ses anciens collègues, l’acte par lequel ils chargèrent les docteurs Vande Velde et Van Oudenrode de faire les démarches nécessaires pour obtenir le rétablissement de l’ancienne université[1]. Le 25 septembre 1816, un nouvel établissement académique fut créé à Louvain; mais Buesen, que des convictions religieuses hautement manifestées avaient rendu suspect à quelques ministres du nouveau régime, eut la douleur de se voir définitivement écarté de la carrière de l’enseignement. Il mourut à Louvain, le 26 décembre 1841, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, ayant conservé jusqu’au dernier jour la plénitude de ses facultés intellectuelles. Deux de ses fils, qui s’étaient voués au sacerdoce, l’avaient précédé dans la tombe, victimes du zèle qu’ils avaient déployé dans l’épidémie qui ravagea les hôpitaux militaires en 1813. Un troisième, entré dans la carrière des armes, devint général de division, ministre de la guerre et député de l’arrondissement de Louvain à la Chambre des représentants[2].

J.-J. Thonissen.

Documents particuliers. — Annuaire de l’Université catholique de Louvain de 1843.

BUESEN (Gérard-Servais), homme de guerre, né à Schyndel (Brabant septentrional), mort en 1842. Voir Buzen (Gérard-Servais).

BUIRETTE (Samuel), biographe, originaire de la Flandre française, vivait au XVIIe siècle; il était récollet de la province wallone. Il a publié les ouvrages suivants : 1° Histoire des Martyrs du Japon. — 2° Vie de la bienheureuse Jeanne de Valois, fondatrice de l’ordre des Annonciades. — 3° Pratique céleste. Douai, 1650; volume grand in-8o. — 4° B. Leopoldi, Austriæ principis, gesta sacro-politica, et Guillelmi ducis Aquitaniæ admiranda conversio. Douai, vol. in-12.

E.-H.-J. Reusens.

Joannes a S. Antonio, Bibliotheca universa Franciscana, III, p. 79. — Duthillœul, Bibliographie Douaisienne, 2e éd., I, p. 387.

BUISONIUS (Jean), écrivain ecclésiastique, né à Villers. XVIe siècle. Voir Du Buisson (Jean).

BUISSERET (François), archevêque, né à Mons au mois de septembre 1549, mort à Valenciennes, le 2 mai 1615, fut un homme remarquable pour son époque et dut à son mérite seul la position élevée qu’il occupa. Une énumération rapide des principales circonstances de sa vie montrera les travaux auxquels il s’est livré et qui l’amenèrent au siége archiépiscopal de Cambrai. Tout jeune encore il perdit son père; sa mère, restée seule chargée de son éducation, l’envoya aux écoles du chapitre de Saint-Germain, appelées aussi grandes écoles ou écoles au surplis, puis il étudia au collége de Houdain et entra au collége du Lys à Louvain, à l’âge de seize ans; deux ans après il obtint le second prix au concours général des diverses pédagogies; ses succès furent si rapides qu’à l’âge de dix-huit ans il professait la philosophie au collége dont il venait de quitter les bancs. Il commença aussi ses études de droit, qu’il délaissa pour approfondir la philosophie sous Bellarmin, et qu’il reprit ensuite. Nommé par le pape Sixte IV, chanoine de la cathédrale de Cambrai, il obtint un congé de deux ans qu’il employa à voyager en Italie; il alla à Rome et à Bologne où il reçut l’ordre de la prêtrise et le diplôme de docteur en droit. Fixé à Cambrai, il fut forcé de fuir lorsque les Français s’emparèrent de cette ville et en chassèrent l’archevêque Berlaymont qui transporta, avec l’autorisation de Grégoire XIII, le siége archiépiscopal à Mons. Après avoir passé quelque temps à Paris, où il enseigna le droit canonique, Buisseret revint, en 1580, rejoindre son supérieur à Mons, et fut nommé successivement official, archidiacre, doyen du chapitre et vicaire général. Il fonda à Mons une école dominicale d’après le plan donné par Pie V dans une bulle du 6 octobre 1567 et écrivit pour cette école un catéchisme dont l’usage s’est maintenu jusqu’à nous.

  1. Ce document daté du 27 mai 1814, a été reproduit dans l’Annuaire de l’Université catholique de Louvain de 1838.
  2. Il importe de remarquer que ce dernier signait Buzen.