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443 GUILLAUME DE DAMPIERRE

Marguerite, sœur de Jeanne, comtesse de Flandre et de Hainaut. Sa naissance doit se placer en 1233 environ, peu de temps après le mariage de sa mère, qui avait été d’abord unie à Bouchard d’Avesnes et se sépara de lui lorsque les souverains pontifes eurent condamné son premier mariage, par le motif que Bouchard, dans sa jeunesse, avait été diacre. On connaît les interminables querelles qui éclatèrent ensuite entre les enfants des deux lits de Marguerite, les Dampierre, d’une part, les d’Avesnes, de l’autre ; Guillaume en fut la victime. Après la mort de Guillaume, seigneur de Dampierre, arrivée en 1232, un accord fut conclu à Asnières, près de Paris, le 18 janvier 1234-1235, au sujet de la succession de Marguerite ; ses biens propres furent divisés en sept parts, dont on assigna deux à Jean et Baudouin d’Avesnes et cinq aux Dampierre. A ce qu’il semble, tous vivaient alors en paix ; mais, Bouchard étant venu à mourir et la succession aux comtés de Flandre et de Hainaut s’étant ouverte par le trépas de Jeanne de Constantinople, la querelle se ralluma. Les d’Avesnes avaient été solliciter l’appui de l’empereur d’Allemagne Frédéric 11, suzerain du Hainaut et de la Flandre impériale, qui n’hésita pas à les reconnaître comme étant de naissance légitime, ce que la eour de Rome, après des enquêtes solennelles, fit aussi à plusieurs reprises. Mais le roi de France, qui tenait sans doute à séparer l’un de l’autre les Etats laissés par Baudouin de Constantinople à ses filles, protégea d’une manière spéciale les Dampierre, dont l’origine était française, tandis que le père des d’Avesnes appartenait à une famille du Hainaut, vassale par conséquent de l’empire d’Allemagne. Au mois de janvier 1245-1246 tous les enfants de Marguerite s’en remirent à la décision du roi de France, Louis IX ou saint Louis, et du légat du pape, Odon, évèque de Tusculmii. Ils s’engagèrent à accepter sans réserve la décision de ces deux arbitres, et les seigneurs et lesvilles des domaines de Marguerite en firent autant. Au mois de juillet suivant, Louis IX et le légat adjugèrent le Hainaut à Jean d’Avesnes et la Flandre à Guillaume de Dampierre, en leur laissant le soin de pourvoirchacun les autres enfants du même lit d’une manière convenable. Guillaume, qui, en cette occasion, avait, dit-on, traité les d’Avesnes de « fils d’un prêtre défroqué « , s’empressa d’accepter la sentence. 11 la ratifia de nouveau au mois d’octobre de la même année, en faisant hommage au roi de France pour la Flandre et en déclarant que si la comtesse Marguerite ou lui n’exécutait pas les engagements résultant de la sentence, il perdrait tous ses droits sur le comté. 11 promit en même temps au roi de Navarre, comte de Champagne, de céder tous ses domaines dans ce dernier pays, et notamment Dampierre, à l’un de ses frères, qui les relèverait directement du roi. Les d’Avesnes se montrèrent très mécontents d’un accord par lequel le roi Louis leur donnait, et encore d’une manière incomplète, ce qui ne dépendait pas de lui, et leur enlevait ce dont il pouvait disposer ; mais, pour le moment, ils n’agirent pas. Quant à Guillaume, qui porta dès lors le titre de comte de Flandre, il épousa Béatrix, veuve de Henri Raspon, landgrave de Thuringe, roi des Romains, et fille d’Henri 11, duc de Brabant, à qui la comtesse Marguerite, par acte date du 13 août 1247, promit d’assigner 3,000 livrées de terres, c’est-à-dire un revenu annuel de 3,000 livres en biens-fonds, sur la ville et la chàtelienie de Courtrai. LorsquHenri 111 succéda à son père, Henri 11, en 1248, Guillaume s’unit à lui par un traité d’alliance et s’engagea à le défendre contre toute créature mortelle, sauf contre ses propres suzerains. On possède peu de diplômes du jeune prince, d’autant plus que les deux comtés appartenant à sa mère comme héritière directe, il n’était en Flandre qu’associé à son pouvoir. 11 approuva, au mois d’août 1247, la charte de fondation du monastère de Baudeioo, octroyée par sa mère ; en juillet 1248, les nouvelles acquisitions des abbayes des Dunes et de Ter-Doest, la cession à l’hôpital