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51S GUILLAUME I"

» les nations de l’Europe. • Le 1" décembre, il était proclamé à Amsterdam prince sourerain des Pays-Bas. Il avait alors quarante-deux ans et se signalait par un mélange singulier d’idées libérales et absolutistes. On devait dire de lui ; " Cet homme est trop libéral pour être » roi et trop roi pour être sincèrement « libéral. » D’une taille assez grande, mais épaissie par trop d’embonpoint, sa tournure, selon les contemporains, était disgracieuse plutôt qu’élégante ; ses traits, sans être beaux, dénotaient un caractère résolu. Le 30 mars 1S14, le jour même où Paris ouvrait ses portes aux alliés, Guillaume prêtait serment à la nouvelle constitution des Provinces-Unies. Naguère le prince avait prononcé ces nobles paroles : » 11 me tarde infiniment de voir la souveraineté dont je » suis investi modifiée par une constitution sage et libérale. Elevé, comme je » l’ai été, dans des principes républi-I cains et stathoudcriens, je ne m’arrange pas de ce pouvoir absolu dont » j’espère bientôt partager la responsa- . bilité avec les autres pouvoirs de . l’Etat. • Le 21 juillet, Guillaume accepta les conditions auxquelles les puissances avaient subordonné, le 20 juin précédent, la réunion de la Belgique à la Hollande. Il prit alors possession du gouvernement des anciens Pays-Bas autrichiens. « J’apporte au milieu de . vous, dit-il aux Belges, la volonté de » vous être utile et tous les sentiments » d’un ami, d’un père... Heureux si, en - multipliant mes titres à votre estime, " je parviens à préparer et à faciliter » l’union qui doit fixer notre sort et qui » me permettra de vous confondre dans « un même amour avec ces peuples que - la nature elle-même semble avoir des- . tinés à former avec ceux de la Belgique » un Etat puissant et prospère, • Le 13 février 1815, le congres de Vienne décida ((ue les Provinces-Unies, conjointement avec les provinces et districts déjà cédés au prince d’Orange, formeraient un rovaumc sous la dénomination (le royaume des Pays-Bas. Le drapeau orange fut immédiatement arboré sur les clochers de la Belgique, et une députution du conseil privé se rendit àLa Haye, afin de féliciter « le nouveau monarque • des Pays-Bas unis. -Pendant que Napoléon, débarqué le 1er mars sur les côtes de la Provence, s’avançait triomphalement vers Paris, I Guillaume se déclara roi des Pays-Bas, sans attendre de Vienne le traité qui lui décernait définitivement cette dignité. 11 se rendit, le 16 mars, dans l’assembléedes Etats généraux et leur fit connaître son irrévocable résolution. Le lendemain, le prince-souverain et la princesse Frédérique-Wilhelmine furent proclamés, à Amsterdam, roi et reine des Pays-Bas. Le même jour, le maire de Bruxelles, du haut du balcon de l’hôtel de ville, annonça au peuple belge l’avènement de (iuillaume 1er. Le 30, le roi et la reine des Pays-Bas firent leur entrée solennelle à Bruxelles, oii ils furent accueillis par les plus vives acclamations. Un traité signé à Vienne, le 31 mai 1815, confirma les clauses du traité de Paris du 30 mai 1814, c’est-à-dire la réunion des anciennes Provinces-Unies et des ci-devant provinces belgiques, avec l’adjonction de l’ancienne principauté de Liège. Ce même traité accordait au nouveau roi, en échange de ses possessions en Allemagne, l’ancien duché de Luxembourg avec le titre àa grand-duc.1&nàs que les Français s’avançaient vers la Sambre, Guillaume retournait à La Haye, parce que sa présence était plus nécessaire en Hollande qu’en Belgique. Mais le prince d’Orange demeurait près du duc de Wellington pour défendre nos provinces contre Napoléon. Le 16 juin, il résiste héroïquement aux Quatre-Bras ; le surlendemain, à Waterloo, où il commande le centre de l’arméi’ anglo-hollandaise, il ne cesse de se distinguer non moins par sa valeur que par la sagesse de ses dispositions, jusqu’à ce qu’une blessure l’oblige à quitter le champ de bataille. Par la défaite de Napoléon l’union des Belges et des Hollandais était consolidée ; la bataille de Waterloo, selon la remarque d’un émiuent publiciste, forma un premier lien qui rapprocha davantage les deux nations ; le roi voyait son trône ati’crmi tt le prince d’Orange, qui