Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 8.djvu/296

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663 GU il perdit son père, car les biens de Piérard (iuyot et de Géhenne, sa femme — qui testèrent le 13 avril 1523 — furent partagés le 26 avril 1538. La famille de Guyot deChàtelet était alliée à celles de Chestret (1), de Henné et de Flérus ou Fleurus ; ces deux dernières ont produit des musiciens remarquables. Un des frères de notre artiste, maître Crespin Guyot, fut chanoine au chapitre de Saint-Feuillien, à Fosses. Nous avons dit que Jean était né en 1512 ; cette date ne concorde cependant pas avec l’âge que lui donne son testament. Une explication est ici nécessaire. Dans cet acte, qu’il passa à Liège, le 8 mars 1588, il se déclare âgé de soixante-six ans : Qui hactenm ipsjtm annos per sex supra sexaginia sunlinuil, ce qui ferait reporter la date de sa naissance à 1522 ; mais, d’un autre côté, la matricule de l’Université de Louvain et les listes de promotions de la Faculté des Arts établissent qu’il y étudiait de 1534 à 1537 ; en supposant qu’il soit né en 1522, comme paraît l’indiquer son testament, il aurait été étudiant, à Louvain, dès l’âge de douze ans, ce qui n’est pas admissible ; de plus, on ne pouvait acquérirla licence qu’à partirde l’âge de dix-huit ans ; or il l’obtint à la promotion du 22 mars 1537 ; on doit conséquemment lui assigner, à cette date, l’âge réglementaire et reporter l’année de sa naissance tout au moins versl519. On est ainsi amené à supposer que, dans ce testament, le mot sexaginta a été écrit erronément pour sepluaginta, ce qui donnerait alors l’année 1512 pour la date exacte de sa naissance. D’ailleurs, l’examen des registres d’inscription de l’université de Ijouvain démontre qu’il n’y a pas eu d’étudiants promus avant l’âge de dix-sept ans. En 1538, les registres du greffe des échevins de Châtelet le qualifient déjà de • messire ou sire Johan Ghyot, • prestre «. S’il était réellement né en 1522. il aurait été prêtre à l’âge de seize ans, tandis ([u’on ne pouvait l’être qu’à vingt-quatre. Dans tous les cas, en I D’où ilesrcnilcnl les barons de r.hcslrcl T 564 admettant que la date de 1500 fixée par quelques auteurs soit la véritable, on en arriverait à déduire que Jean Guyot avait atteint sa trente-septième année lorsqu’il fut nommé licencié es arts et soixante-trois ans, lorsqu’il fut appelé à la cour de Vienne. La date de 1512 étant admise, les autres époques, se rattachant aux différentes phases de la carrière de l’artiste, seront déterminées d’une manière plus rationnelle ; ainsi, il se rendra H l’Université de Louvain à l’âge de vingt-deux ans(153-l) ; il écrira ses premières compositions musicales à vingt-huit (1540 1 ; il sera maître des chantres à la collégiale Saint-Paul, à Liège, à trente-quatre (1546) ; il fera éditer ses Minervalia artium à quarante-deux (1554) ; il exercera les fonctions de maître de chapelle à la cour de l’empereur Ferdinand à cinquante et un (1561) et il décédera âgé de soixante-seize ans (1588), ce qui répond bien aux affirmations des biographes liégeois, qui assurent que Jean Guyot est mort à un âge avancé. D’autres confusions se sont produites par suite des nombreuses variantes orthographiques de son nom. Comme pour la plupart des noms de cette époque, l’orthographe de celui de notre artiste a subi de nombreuses transformations : dans les actes de la Faculté des arts de Louvain, il figure sous celui de : Joannes Ghinjot, ex CastUetu ; dans la matricule de cette Université : Jontmes, filim Pétri Guyon, dé CastUeto ; dans Y Essai sur l’ancitnne collégiale de Saiiit-Paul à Liège, où il fut maître de chant » Pra • cenlor «, il est cité, en 1546, sous le nom de Jean CastilHti, ou Jean de Châtelet ; une lettre de Ferdinand l"r, empereur d’Allemagne, son auguste bienfaiteur, lue au chapitre de Saint-Lambert, à Liège, le 30 juin 1564, l’appelle aussi Joannes Caslileti/ ; sa pierre tumulaire, qui se trouvait jadis en la chapelle des(^lerc3, à Liège, porte : Joannes Giiidonius GasIiUelnnus comme ses Minervalia ; un registre de famille appartenant aujourd’hui à M. le baron Jules de Chestret : Gliw/nl de Castihti ; l’inscription du monument que son disciple (iérard Hevnc lui fit clevir dans la ca-