Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/59

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de la cheminée, dans son fauteuil de malade, il me parla longuement et de ses souffrances passées et de ses rêves d’avenir.— La maladie, il en riait déjà, la croyant vaincue ! — Les rêves, il les recommençait avec une satisfaction toujours nouvelle ! Bien loin déjà étaient Djamileh, disparue si vite, Carmen, discutée, dédaignée aussi par certains, L’Arlésienne plus heureuse, Don Rodrigue même arrêté dans son essor par l’incendie de l’Opéra et la préférence accordée à un autre ouvrage. Toutes les forces renaissantes du compositeur, toute son ardeur rajeunie tendaient alors vers cette Geneviève pour l’achèvement de laquelle il s’était donné naguère trois mois : mai-juin-juillet[1]. »

Eh bien, le vrai Bizet, le voilà. C’est le même que celui qui m’écrivait, sachant qu’il n’avait pas le prix au concours de la cantate pour l’exposition de 1867 : « J’ai été embêté une demi-heure. C’est bien fini. » C’est celui qui ne pensait plus aux ouvrages représentés et ne songeait qu’aux œuvres projetées. Au Bizet rapetissé

  1. Pp. 93-94.