Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/105

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royal de l’instruction publique, et nomma M. de Villèle ministre sans portefeuille.

Vaines concessions ! Les deux principes ne furent pas plutôt en présence qu’ils se combattirent. La chambre féodale de 1820 ne se montra pas moins hostile au ministre féodal, M. de Richelieu, que ne s’était montrée hostile au ministre bourgeois, M. Decazes, la chambre bourgeoise de la veille, tant la lutte des deux pouvoirs était chose naturelle, inévitable !

Cette hostilité se révélait déjà dans l’adresse en réponse au discours de la couronne. Après avoir parlé des améliorations qu’elle voulait introduire dans l’ordre social, la chambre ajoutait  « Ces améliorations importantes, nous les poursuivrons avec la modération compagne de la force. » Ce langage était bien celui d’une assemblée souveraine.

Cependant la session est ouverte. Et quelle voix retentit la première à la tribune ? L’inexorable voix du général Donnadieu, reprochant aux ministres du roi des tentatives honteuses et corruptrices. Encore tout meurtris des suites de cette accusation, les ministres présentent un projet de loi sur les donataires, projet de loi qui préparait l’indemnité des émigrés. Et voilà que toute la fraction aristocratique de la chambre applaudit à M. Duplessis de Grénedan définissant l’indemnité des donataires un salaire pour les conspirateurs. Une loi municipale était attendue avec impatience : les ministres, en l’élaborant, s’étudient à