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CHAPITRE VI.


30 juillet. — Discussion sur le choix d’un roi. — InHucnce de M. Laffitte. — Rôle du poète Béranger dans la révolution. — Démarche puérile de MM. Thiers et Mignet. — Obstacles à la candidature du duc d’Orléans. — Le duc de Chartres court risque d’être fusillé. — Lutte entre les républicains et les Orléanistes. — Lettre singulière écrite du château de Neuilly. — MM. Thiers et Scheffer à Neuilly. — Noble attitude de la duchesse d’Orléans. — Les offres de M. Thiers acceptées par Mme Adélaïde. — irrésolution du duc d’Orléans. — Les députes réunis au Palais-Bourbon. — M. de Châteaubriaud et les pairs de France. — Déclaration de la chambre. — Réunion républicaine chez Lointier. — Députation envoyée par cette réunion à l’Hôtel-de-Ville. — Étourdissement de Lafayette. — M. de Sussy à l’Hôtel-de-Ville. — Programme des plus hardis révolutionnaires de cette époque. — Ce qui alors pouvait être osé. — Le parti bonapartiste. — Anarchie à Saint-Cloud. — Plan de guerre civile proposé à Charles X. — Le duc de Raguse insulté par le dauphin. — Le triomphe du parti orléaniste compromis par l’absence et les hésitations du duc d’Orléans. — Remarquable exemple de bassesse. — Le duc d’Orléans entre furtivement dans Paris. — Entrevue nocturne du prince avec M. de Mortemart. — Terreur de ta duchesse de Berri à Saint-Cloud : fuite de la famille royale. — Tristesse des soldats.


La monarchie était vaincue ; le peuple campait sur la place publique : qu’allait-on faire ?

Le 30, à la pointe du jour, M. de Glandevès entrait chez M. Laffitte. Voici la conversation qui s’engagea entre ces deux personnages. Elle était importante et fut solennelle :

« Monsieur, dit au banquier le gouverneur des Tuileries, vous voilà maître de Paris depuis vingt--