Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/334

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quatre heures. Voulez-vous sauver la monarchie ? — Laquelle, Monsieur ? celle de 1789 ou celle de 1814 ? — La monarchie constitutionnelle. — Pour la sauver, il n’est qu’un moyen, c’est de couronner le duc d’Orléans. — Le duc d’Orléans, Monsieur ! le duc d’Orléans ! Mais le connaissez-vous ? — Depuis quinze ans. — Soit. Quels sont les titres du duc à la couronne ? Cet enfant que Vienne a élevé peut invoquer du moins le souvenir de la gloire paternelle ; et, il faut bien en convenir, le passage de Napoléon a laissé dans la mémoire des hommes une trace enflammée. Mais quel prestige environne le duc d’Orléans ? Le peuple sait-il seulement son histoire ? Et combien de fois a-t-il entendu prononcer son nom ? — J’y vois un avantage, et non un inconvénient. Privé de toute puissance sur les imaginations, il en aura d’autant moins de facilité à sortir des limites dans lesquelles il est bon que la royauté soit contenue. Et puis le prince a des vertus privées qui sont pour moi une suffisante garantie de ses vertus publiques. Sa vie est exempte des impuretés scandaleuses qui ont souillé celle de tant de princes. Il se respecte dans sa femme il se fait aimer et craindre de ses enfants. — Vertus communes et qui ne sont pas tellement hautes qu’elles ne puisent être dignement récompensées que par le don d’une couronne ! Ignorez-vous, d’ailleurs, qu’on l’accuse d’avoir hautement approuvé les votes homicides de son père, et de s’être associé, dans les mauvais jours de notre histoire, à des projets qui devaient ja-