Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/466

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les Bourbons trompés, parlaient d’une pétition collective, et de s’entendre avec l’autorité pour le rétablissement de la garde nationale urbaine sur les anciens cadres. Dans ce but, une commission fut nommée ou, plutôt, se nomme elle-même. Les principaux membres de cette commission étaient MM. Mornand, Duplan, aujourd’hui conseiller à la cour de cassation, et Prunelle, qui, plus tard, devait être maire de Lyon.

Ces choses se passaient le 30. mais le parti de la résistance comptait beaucoup d’hommes énergiques qu’irritaient l’attitude incertaine et molle de la commission. Ils convinrent donc de se rassembler en armes, le lendemain 31 juillet, sur le quai de Retz, à quelques pas de l’Hôtel-de-Ville, et de se nommer des chefs sur le terrain. A six heures, les premiers hommes armés parurent, aux applaudissements de la multitude.

Le nouvelle d’une bataille livrée dans les rues de Paris circulait déjà confusément au milieu des groupes. Les diligences n’étaient point arrivées la veille. Le préfet et le général gardaient sur les communications que leur pouvait apporter le télégraphe, le plus morne silence. A huit heure, M. Morin, rédacteur en chef du journal libéral de Lyon, accourut au quai de Retz. Il avait refusé de se soumettre ; ses presses avaient été saisies, et il venait demander secours aux insurgés. Quelques hommes armés furent mis à sa disposition, et il fit paraître sa feuille, qui contenait une protestation vigoureuse contre les ordonnances. Cependant, le nombre des citoyens prêts à com-