Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/485

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s’est armé de son intelligence, et de son courage. Il s’est trouvé que ces boutiquiers respiraient assez facilement la fumée de la poudre, et qu’il fallait plus de quatre soldats et un caporal pour les réduire. Un siècle n’aurait pas autant mûri un peuple que les trois derniers soleils qui viennent de briller sur la France. »

L’orateur parle ensuite du duc de Bordeaux. N’aurait-on pu respecter en lui ce principe de légitimité si nécessaire à l’existence des monarchies ? Le duc d’Orléans aurait servi de tuteur à l’enfant royal. Il l’aurait conduit, en qualité de régent, jusqu’à l’époque de sa majorité et une pareille combinaison, en maintenant l’inviolabilité du dogme monarchique, aurait, peut-être, épargné à la France de périlleux ébranlements.

Faisant sur lui-même un retour amer : « Inutile Cassandre, s’écrie-t-il, j’ai assez fatigué le trône et la pairie de mes avertissements dédaignés. Il ne me reste qu’à m’asseoir sur les débris d’un naufrage que j’ai tant de fois prédit. Je reconnais au malheur toutes les sortes de puissances, excepté celle de me délier de mes serments de fidélité. Je dois aussi rendre ma vie uniforme. Après tout ce que j’ai fait, dit et écrit pour les Bourbons, je serais le dernier des misérables si je les reniais au moment où, pour la troisième et dernière fois, ils s’acheminent vers l’exil. »

Enfin, après avoir foudroyé la lâcheté de tous ces ardents royalistes qui, par leurs exploits projetés, ont fait chasser les descendants de Henri IV à coups de fourches, et qu’il montre accroupis maintenant