Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/487

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gnature du contrat, séparait du trône le pliant destiné au prince, emblème de l’intervalle qu’il avait à franchir pour atteindre à la royauté. Le duc d’Orléans fit son entrée au son de la Marseillaise et au bruit du canon des Invalides. Quand il eût pris place, il se couvrit, et invita les membres des deux chambres à s’asseoir, changeant ainsi, dans un objet frivole, ce qui touche le plus les hommes, le cérémonial d’usage. Car ses prédécesseurs ne s’adressaient qu’à la chambre des pairs, et faisaient dire à la chambre des députés par l’organe du chancelier : « Messieurs, le roi vous permet de vous asseoir. » Le prince invita M. Casimir Périer, président de la chambre des députés, à lire la déclaration du 7 août. M. Périer fit cette lecture d’une voix ferme, insistant sur plusieurs passages, sur celui-ci, par exemple : le trône est vacant en fait et droit. Au dernier article, Casimir Périer ayant dit : « Appelle au trône S. A. R. Philippe d’Orléans, duc d’Orléans », le lieutenant-général, qui suivait la lecture avec la plus sévère attention, reprit vivement : « Louis-Philippe. » Le baron Pasquier ayant lu, à son tour, l’acte d’adhésion de la pairie, les deux actes furent remis au lieutenant-général, qui les transmit à M. Dupont (de l’Eure), remplissant les fonctions de garde-des-sceaux. Le lieutenant-général lut son acceptation en ces termes :

« Messieurs les pairs, Messieurs les députés, j’ai lu avec une grande attention la déclaration de la chambre des députés et l’acte d’adhésion de la chambre des pairs. J’en ai pesé et médité toutes les expressions.