Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/23

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duits des trois quarts[1] de Birmingham s’étaient élevées, au commencement de 1830, des clameurs désespérées que George IV put entendre retentir autour de son lit de mort. Au sein de la classe opulente et cruelle, superposée à ce peuple d’affamés, mêmes signes de décadence. La taxe des pauvres, portée dans certaines paroisses à 40 schellings par acre, menaçait d’un fardeau toujours croissant les propriétaires autour de qui elle faisait pulluler la pauvreté. Les bénéfices de l’exportation avaient sensiblement diminué, symptôme grave pour une nation qui troubla et gouverna si long-temps le monde avec l’or dont elle le dépouillait ! Dans le budget présenté en 1830 par M. Goulburn, chancelier de l’échiquier, on trouve ce rapprochement remarquable nécessité d’alléger le poids des taxes et déficit[2].

Agriculture, industrie, commerce, finances, tout dépérissait donc en Angleterre. Et, pendant ce temps, l’Irlande, dont les maux ne pouvaient plus s’accroître et dont l’émancipation récente des catholiques n’avait pas calmé la colère, l’Irlande s’agitait sur son fumier sanglant, et commençait sa vengeance contre ses oppresseurs en leur envoyant O’Connell.

Quel remède à cette situation terrible ? On fit la proposition d’une enquête. Mais il aurait alors fallu avouer, à la face de l’Europe, que la politique anglaise n’avait jamais été qu’une criminelle bévue ; qu’après avoir bouleversé maints royaumes, fomenté

  1. Ibidem
  2. Chambre des communes. Séance du 26 mars 1830.