Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/39

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solidaires l’un de l’autre, la sainte-alliance posé un principe juste, dont il ne reste plus qu’à faire une application conforme au cours naturel des événements et des idées. Le régime constitutionnel existe en Angleterre ; il vient de prévaloir en France ; il peut aisément être introduit en Espagne, en Portugal, en Italie, en Belgique ; il veut être perfectionné en Allemagne. Eh bien ! au nom de la France bourgeoise qui m’a couronné, j’offre mon appui à la bourgeoisie dans tous les pays de l’Europe, et je mets au prix de l’adoption du principe constitutionnel l’alliance de la France et la paix du monde. »

Ce langage n’aurait certainement répondu ni à toutes les nobles passions ni à tous les intérêts légitimes. Mais c’était le seul qu’au point de vue monarchique et bourgeois on put tenir avec décence et habileté. La guerre venant à éclater dans cette hypothèse, la royauté trouvait appui au-dedans et au-dehors elle détournait à son profit la popularité attachée à une attitude énergique ; et loin de prêter le flanc à l’esprit démocratique, elle lui enlevait ses propres procédés pour le combattre.

Rien de tout cela ne fut compris par le cabinet du Palais-Royal. La médiocrité des hommes chargés des destinées de la France fut le plus humiliant et le premier de ses malheurs.

Ces développements étaient nécessaires pour donner la clef des arrangements diplomatiques que nous aurons à raconter. Pour montrer combien la diplomatie de la France fut inhabile et désastreuse, il fallait dire quelle immense quelle glorieuse