Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/172

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torité. Bientôt des soldats accourent. En même temps, sur l’ordre du préfet de police, averti d’avance, des sergents de ville se dirigeaient vers la cathédrale en toute hâte. Les tours furent envahies, visitées, et, après trois autres décharges qui n’atteignirent personne, on s’empara de six individus, presque tous de la première jeunesse, et tous de la plus humble condition. Un d’eux, nommé Migne, n’était qu’un enfant. Il pleurait, se lamentait, protestait de son innocence et promettait de tout avouer. Comme on l’interrogeait, un incendie s’alluma dans la tour du nord. On parvint à l’éteindre, quoique les flammes s’élevassent déjà à une grande hauteur. Migne déclarait que sept personnes s’étaient introduites dans les tours : on continua donc les recherches, qui long-temps se prolongèrent sans fruit. À neuf heures du soir, plusieurs gardes municipaux s’étant réunis auprès d’une croisée prenant jour sur la galerie de la Vierge, ils crurent apercevoir à une croisée supérieure une tête d’homme qu’éclairait un flambeau. Ils s’élancent dans le clocher et trouvent que le feu vient de prendre aux poutres. La soirée était froide, le vent soufflait avec force : découvert plus tard, l’incendie, peut-être, n’aurait été maîtrisé qu’avec peine. Les agents de la force publique redoublèrent d’activité dans leurs perquisitions. Ils étaient fort irrités, et quelques-uns disaient : il faut le tuer. Soudain, un homme vint s’offrir à eux sur la plate-forme. Il présentait sa poitrine et cria qu’il se rendait. Interrogé sur sa profession, il répondit émeutier. Il se nommait Considère.