Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/401

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doivent persister à déclarer qu’un appel à leur humanité, à l’accomplissement des devoirs de leur profession, ne leur sera jamais adressé en vain ; que toujours, si les accusés y consentent ou rétractent leur refus, ils seront prêts à payer leur tribut au malheur. Mais, si les accusés persistent dans leur résistance, il est impossible d’engager avec eux une lutte sans convenance et sans dignité.

Dans ces circonstances, le conseil, procédant par forme de simple avis, estime que le parti le plus convenable à prendre par les avocats est de s’assurer des dispositions des accusés, et, en cas de refus, d’écrire à M. le président de la Cour des pairs qu’ils se seraient empressés d’accepter la mission qui leur a été déférée, mais que la résolution des accusés leur fait un devoir a de s’abstenir. »

Suivaient les signatures de MM. Philippe Dupin bâtonnier ; Archambault, doyen ; Parquin, Mauguin, Thévenin, Couture, Colmet-d’Aage, Gaubert, Hennequin, Berryer fils, Gaudry, Lavaux, Delangle, Marie, Chaix-d’Est-Ange, Duvergier, Crousse, Paillet, Odilon Barrot, Leroy et Frédérich, membres du conseil.

Le même jour le barreau rouennais délibérait, contre l’ordonnance du 30 mars, une protestation qui parut avec les signatures de MM. Sénard, bâtonnier, et Desseaux, secrétaire. Elle ne différait de celle qui précède qu’en ce que les conclusions en étaient plus précises encore et les termes plus énergiques.

L’exemple donné par les barreaux de Paris et de Rouen fut suivi par presque tous les barreaux de France. On s’indigna on protesta de toutes parts. De leur côté, les procureurs généraux, tant à Rouen qu’à Paris, fulminèrent contre l’ordre des avocats, et en appelèrent aux Cours royales des décisions par lesquelles l’ordonnance du 30 mars était vir-