Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/441

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Pour ma part, j’en prends l’engagement, Messieurs les pairs ! »

L’interrogatoire terminé, la Chambre des pairs rendit un arrêt qui renvoyai des uns de la citation ceux des appelés qui s’étaient ternes à une réponse négative. Quant à ceux qui s’étaient livrés à de véhéments commentaires, ils étaient retenus pour être jugés, ce qui donna lieu à de nouvelles plaidoiries. M. Dupont présenta la défense de MM. Jules Bernard et David de Thiais ; M. Germain Sarrut, celle de la Tribune ; et M. Raspail, celle du Réformateur. Ce dernier, célèbre dans les annales de la science, et de la plus haute distinction, étonna la Chambre par la verve pittoresque de son langage et par sa facilité à passer des considérations les plus élevées aux réflexions les plus familières. M. Gervais (de Caen) se leva ensuite. C’était un orateur habile, un homme d’une présence d’esprit et d’un sang-froid incomparables, et qui joignait à un grand fonds d’énergie la grâce des manières, la gravité du maintien, des passions contenues, et ce quelque chose d’exquis que donne l’habitude du monde élégant. M. Gervais (de Caen) se plut à engager avec M. Pasquier, sur la question des formes violées, une lutte dans laquelle M. Pasquier ne tarda pas à succomber. Troublé par les répliques fermes et précises d’un adversaire qui, connaissant mieux que lui les lois et les formalités, se jouait impitoyablement de son embarras, M. Pasquier perdit contenance et ne put que balbutier. Humiliation dont il n’avait que trop encouru le châtiment !

Mais un moment redoutable approchait pour la