Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/52

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mais il est utile de les transcrire… Voilà comment les dynasties se font la guerre !

L’affaire du procès-verbal terminée, il ne restait plus qu’à prendre des mesures pour que les témoins ne fussent pas prévenus trop tard du moment précis de l’accouchement. M. Deneux avait été logé dans la chambre occupée jadis par le commissaire de police Joly, c’est-à-dire au-dessous de l’appartement de Marie-Caroline. Or, le 1er mai on vint, de la part du général Bugeaud, intimer à M. Deneux l’ordre de déloger. En vain, pour éluder une injonction dont il devinait trop bien le motif secret, allégua-t-il le respect dû à son âge, à ses habitudes, il fallut céder : on s’empara de sa chambre et l’on y plaça une échelle qui montait jusque sous le lit de la captive. De son côté, le général Bugeaud crut devoir faire chambrée avec les gardiens du premier étage, lesquels étaient au nombre de quatre : deux officiers, MM. Fayoux et Salabelle, et deux sous-officiers, MM. Boudier et Willempt.

Mais cela même ne suffisant pas pour ôter au gouverneur de Blaye la crainte d’être pris au dépourvu, il imagina de faire coucher dans le salon contigu à la chambre de Marie-Caroline, les portes restant ouvertes, deux gardiens qui, au moindre mouvement, à la première plainte de la princesse, devaient courir à son lit et donner le signal. Ce projet, dont Marie-Caroline fut menacée, n’avait, peut-être pour but que de la faire consentir à laisser coucher dans le salon, au lieu de deux gardiens, le médecin que le gouvernement lui avait donné, M. Ménière. Elle y consentit en effet, lorsqu’il eût été convenu que