Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/127

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bloquée, suspendait le paiement des rentes dues à des Suisses par la France. Le Nouvelliste vaudois avait parlé de transfuge de Famars, d’apostat de l’Hôtel-de-Ville : M. de Montebello basa sa plainte sur ce que le journal, par ces expressions, avait désigné Louis-Philippe. Et, comme on craignait que la condamnation de la feuille n’allât point jusqu’à l’emprisonnement de son rédacteur, le parquet de Lausanne fit arrêter M. Gaullieur préventivement, sous prétexte qu’il n’avait pas fourni un cautionnement extraordinaire, exigé pour un cas pareil. L’événement prouva que le parquet de Lausanne avait bien fait de hâter l’accomplissement des vengeances qu’il servait, car M. Gaullieur ne fut condamné qu’à une faible amende « Vu, était-il dit dans les considérants, empreints d’une légèreté injurieuse et inconvenante, que, bien que le roi des Français ne fût pas nominativement désigné dans l’article incriminé, il n’y avait pas moyen de le méconnaître dans les expressions de transfuge et d’apostat ; vu, surtout, quant à la première, que, d’après l’Histoire de la Révolution française par M. Thiers, le duc d’Orléans était le seul officier général qui eût passé dans le camp ennemi avec Dumouriez. »

Une Diète extraordinaire avait été convoquée elle se rassembla le 7 octobre 1836, et le périlleux honneur de préparer une réponse à l’ultimatum de M. de Montebello fut confié à une commission composée de sept membres MM. Tscharner, Monnard, Keller, Amrhyn, Kern, Nagel et Maillardoz. Des travaux de cette commission sortirent bientèt trois projets de réponse, dépourvus tous trois d’énergie,