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ORGANISATION

« Tel est le résumé fidèle de ce système. En resserrant ainsi l’exposé de M. Louis Blanc, nous nous sommes servis, autant que possible, de ses termes mêmes.

« Ce système s’appuie d’un sentiment louable, le désir de supprimer les effets fâcheux de la concurrence illimitée. Parmi les résultats de la concurrence à peu près sans bornes qui est la loi de l’industrie depuis cinquante ans, il en est de désastreux qui pèsent également sur toutes les classes industrielles, sur les maîtres comme sur les ouvriers ; il en est que l’humanité déplore, que la morale publique condamne et flétrit. L’instabilité, les secousses, les fraudes, les violences qui trop souvent caractérisent ce régime, nous ne nous sommes pas fait faute nous-même de les signaler et d’en appeler le remède. Mais, avec des publicistes pleins de lumières et de sens, nous les avons considérées comme les conséquences fâcheuses parmi tant d’autres bienfaisantes de la mise en œuvre récente et incomplète d’un principe nouveau dans le monde, celui de la liberté, principe fécond et immortel. Pour améliorer le fruit, nous pensons qu’il y a seulement à émonder l’arbre, et, d’une main prudente et sûre, le débarrasser des rameaux qu’il pousse à l’aventure.

« L’école radicale à laquelle M. Louis Blanc appartient veut, si nous ne nous trompons, et nous en faisons juge le lecteur, qu’on le coupe par le pied. À ce compte, il n’y aurait pas seulement moins de fruits ; il n’y en aurait plus du tout : il n’y en aurait pour personne. Ceux qui sont pauvres comme ceux qui