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ORGANISATION

est le moins nécessaire. Mais à Dieu ne plaise que je fasse appel ici aux classes pauvres, de manière à leur souffler de funestes impatiences ! La bourgeoisie est elle-même assez menacée pour qu’on s’adresse à elle et pour qu’on l’adjure de sonder sérieusement la situation. Eh ! comment le nier ? C’est au profit des gros capitaux que la concurrence s’exerce. Donc, après avoir pesé sur la petite propriété, elle pèsera sur la propriété moyenne : résultat inévitable et qui déjà se trahit par de frappants symptômes. Qu’on parcoure les campagne, elles sont soumises à la honteuse féodalité de l’usure. Qu’on étudie la vie industrielle des grandes cités, elle accuse de toutes parts la formation d’une oligarchie financière, au joug de laquelle il devient de plus en plus difficile d’échapper. L’artisan qui s’appartient a été remplacé par le journalier qui ne s’appartient pas ; les magasins modestes disparaissent, ruinés par les magasins somptueux : le luxe est devenu, dans les luttes de la concurrence, une arme sûre et meurtrière ; la ligue des gros capitaux enveloppe la bourgeoisie et tend à l’étouffer. Comment conjurera-t-on de tels périls ?

Contentons-nous, dit M. Michel Chevalier, de corriger la concurrence. Mais par quels procédés ? M. Michel Chevalier ne les indique pas, et nous serions fort curieux de les connaître. Quoi ! le principe étant accepté, on espère qu’il n’engendrera pas ses naturelles conséquences ! Quoi ! étant donnée la guerre, on se nourrit de cette étrange illusion qu’elle ne fera pas de victimes ! Mais le mal a