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ORGANISATION

priété littéraire soit formulée en une sorte d’aristocratie, qu’elle ait ses Chévrin et ses d’Hozier ? Ou faudra-t-il avoir un livre d’or comme à Venise ? Ce n’est pas tout : ce droit que vous accordez, ce n’est pas seulement aux héritiers qu’il est donné ; la propriété n’est pas transmissible seulement par héritage, elle l’est encore par vente, par donation ; vous l’accordez donc aux cessionnaires ; et comme ces contrats ne sont pas choses publiques, il faudra les deviner, il faudra savoir à qui vous adresser. Où s’arrêteront vos recherches ? »

M. Berville a raison. On ne saurait étendre l’exercice de la propriété littéraire sans s’approcher de plus en plus du chaos. En concluant de ce qui est possible avec le délai de vingt ans, à ce qui serait possible avec le délai de cinquante, M. de Lamartine n’a pas vaincu la difficulté : il l’a éludée. Il n’a pas pris garde qu’à mesure que les années se succèdent, la propriété littéraire change de main et se divise de telle sorte qu’il devient enfin impossible d’en suivre la trace.

Le rapport de M. de Lamartine ne prouve donc rien de ce qu’il voulait prouver.

Mais que dire de la discussion à laquelle il a donné lieu ?

M. G. Cavaignac a écrit dans le Journal du Peuple un article où se trouve traitée d’une manière très élevée la question qui nous occupe. « L’homme de talent ne doit pas plus qu’un autre