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ORGANISATION

aujourd’hui, et que nous voudrions voir rempli par des hommes de lettres dignes de ce nom. »

Voilà de nobles pensées, noblement exprimées et la chambre aurait dû se placer à cette hauteur pour discuter la question. Mais faire de la pensée une chose, et chercher péniblement combien durera pour une famille la possession de cette chose ; mais épuiser toutes les arguties que peut fournir l’esprit de chicane pour arriver à savoir si les créanciers d’un éditeur, par exemple, pourront, oui ou non, saisir entre ses mains le génie d’un grand homme, comme gage de leurs créances ; et si le mari, dans le régime de la communauté, aura le droit, comme chef de l’administration, de publier, sans l’aveu de la femme, les ouvrages de son conjoint ; et si c’est à la femme qu’appartiendra, sans restriction, le droit de publier les œuvres posthumes de son mari, etc., etc. ; tout cela est puéril, tout cela est misérable. De ces querelles de procureur, que devait-il éclore ? Qu’on en juge :

1o le droit exclusif de publier un ouvrage est accordé à l’auteur et à ses représentants pendant toute la vie de l’écrivain et trente ans après sa mort ;

2o ce droit est déclaré insaisissable dans la personne de l’auteur et saisissable seulement dans celle du cessionnaire, et par les créanciers de celui-ci ;