Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/180

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munes, elles distribuent les connaissances élémentaires à la classe nombreuse des enfants de la campagne parmi les quels se recrute la grande armée industrielle. Nous en possédons 34,000 pour les garçons, qui reçoivent 1,600,000 enfants, et seulement 11,000 pour les filles qui les fréquentent au nombre de 800,000.

En ne tenant pas compte des villes et des communes qui possèdent plusieurs écoles primaires, il en resterait encore 8,000 sans écoles de garçons, et 51,000 sans écoles de filles ; c’est-à-dire que dans l’état actuel un nombre considérable d’enfants demeurent sans instruction, et fatalement soumis au joug de leur ignorance, de leurs passions et de leurs appétits sensuels. Nous trouvons en effet dans les rapports sur l’instruction publique présentés à la chambre des députés en 1834, par M. Gillon ;

En 1835 par M. Prunelle ;

Et en 1836, par M. Dubois (de la Loire-Inférieure).

Que sur les 4,800,000 enfants de l’âge de 5 à 12 ans dont les recensements ont constaté l’existence dans notre pays, la moitié seulement, fréquente les écoles d’une manière plus ou moins assidue ; (il n’y en a que 1,200.000 qui y aillent toute l’année). Quant aux autres 2,400,000, moitié du nombre total des enfants, ils restent dans l’ignorance la plus profonde, je dirai même la plus dangereuse ainsi qu’il ne me sera que trop facile de vous le prouver tout-à-l’heure.