Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/327

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mais il ne l’ont pas apprécié ; car ils n’étaient pas machinistes, et ils préféraient travailler la laine qui leur donnait beaucoup moins de peine. Toutefois nous trouvons dans le Digeste, qu’en 552, les tissus de coton étaient frappés d’un droit.

Il semble résulter des documents que nous a laissés l’antiquité, que le cotonnier d’abord cultivé dans l’Inde, a plus tard été replanté en Égypte, et que c’est de ce dernier pays qu’il est venu pour la première fois en Europe ; voilà pour l’ancien monde. Les premiers Espagnols qui ont dévasté l’Amérique ont trouvé l’arbuste qui nous occupe, indigène dans quelques forêts vierges du nouveau monde ; et nous savons que Fernand-Cortès envoya à Charles-Quint un tapis en coton tissé à peu-près comme les futaines d’aujourd’hui. Pourtant ce n’est pas d’Amérique que ce produit si utile devait nous venir pour la seconde fois. Il paraît en Chine, vers la fin du 13e siècle ; mais il y fait peu de progrès, et s’y trouve en concurrence avec la soie et la laine, la soie surtout qui habillait les ouvriers, malgré les édits de luxe qu’on reproduisit chez nous plus tard. Cependant la filature y était assez avancée dans le voisinage de l’Inde quand les européens y ont pénétré ; vous pouvez en juger par les nankins ainsi appelés de la ville de ce nom.

Toute l’Inde moderne, Bornéo et les Moluques ont toujours eu des vêtements en coton, et c’est aussi de fort bonne heure que les Africains s’en sont servis. Quant à l’Europe qui était destinée à fournir le monde de cotonnades, elle n’a connu