Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/328

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de nouveau le coton que fort tard. Les Maures l’ont apporté à Valence, à Grenade et partout où ils ont séjourné ; mais une fois les Africains chassés, les Espagnols l’ont repoussé comme produit de l’industrie des infidèles. Toutefois on le cultivait dès le 10e siècle à Valence, à Cordoue, à Grenade, à Séville et il y avait des fabriques de futaines à Barcelonne.

L’Italie fabrique des cotonnades au commencement du XIVe siècle ; déjà les basins et les futaines de Venise et de Milan sont renommés. Ce n’est que long-temps après que Londres commence à tisser le coton que ses vaisseaux rapportent de Chypre ou de Smyrne. Ce n’est que plus tard encore qu’on importe en France sous Louis XIV ce produit du levant ; et c’est en 1784 seulement que Martin d’Amiens établit à Lépine près Arpajon la première filature.

Le coton est donc indigène partout ; mais comment se fait-il qu’il ait mis tant de temps à se répandre ? c’est qu’il est plus difficile à filer à la main que toutes les autres matières textiles : aussi a-t-on avancé qu’Hercule filait du coton aux pieds d’Omphale ; mais les temps sont bien changés ; la quenouille de la fable ne donnait qu’un seul fil, et les Omphales de Manchester en obtiennent aujourd’hui deux mille avec la leur !

Je viens de vous citer les faits qui semblent le plus généralement admis dans l’histoire de l’industrie cotonnière et vous pensez sans doute avec moi qu’il est inutile que j’agite ici toutes les questions de priorité qui se sont