Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/158

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Si ces chiffres épouvantent, ils ont rendu du moins un grand service ; ce sont eux qui ont fait sentir la nécessité des réformes. Nous avons vu où ils avaient conduit quelques conseils généraux, dans la question des enfants trouvés ; ils produisent les mêmes effets dans celle des prisons. On ne s’occupe un peu sérieusement de celle-ci que depuis que les nécessités financières ont conduit à chercher des économies partout. On s’est aperçu seulement alors que les prisons étaient onéreuses, non seulement parce qu’elles coûtaient directement, mais encore par la concurrence qu’elles élevaient contre certaines fabriques, par le travail qu’elles enlevaient aux ouvriers honnêtes, et par la dîme que leurs hôtes libérés mais non corrigés, levaient sur les revenus privés.

Les beaux travaux de MM. Béranger, de Beaumont et de Tocqueville, Demetz et Blouet, ont eu pour objet l’étude d’un système pénitentiaire qui améliorât le moral des détenus, mit la société à l’abri de leurs tentatives coupables, et les producteurs réguliers de leur concurrence ruineuse. C’est une question d’économie qui a commencé nous l’avons vu, la réforme des hospices d’enfants trouvés ; c’en est une de même nature qui a porté à peser les droits respectifs des hôpitaux et des hospices aux secours de la bienfaisance publique, et à séparer les pauvres vicieux des pauvres légitimes.

Mais, dans toutes ces tentatives, tous ces essais de réforme, ce qu’il importe et ce que l’on oublie trop, c’est de tout reprendre par la base par l’éducation et par l’enfance. Toutes les autres amé-