Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/213

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avec 100 millions elle escompte pour 400 millions à 4 pour cent, en donnant en échange des effets qu’elle admet à l’escompte, des chiffons qui ne lui coûtent que 4 fr. 50 et qui lui servent pendant 6 ans, elle bénéficie 4 pour cent sur son capital de 100 millions et sur les 300 millions fictifs, profits dont il faut déduire le loyer de son hôtel et ses frais de bureaux.

Si la Banque se trouvait toujours dans le cas où nous venons de la supposer, tout le monde comprend qu’elle ferait de grands bénéfices tout en rendant d’immenses services.

Les avantages de la banque seraient :

1° Pour le public, de faciliter les paiements en faisant disparaître l’inconvénient du transport des sommes en espèces, lourdes, encombrantes, etc ;

2° Pour le commerce, de multiplier les affaires, en faisant servir à une opération nouvelle les fonds engagés dans une opération non encore consommée ;

3° Pour le pays, en augmentant sa force productive, par l’accroissement de son capital circulant ;

4° Pour les actionnaires, en prélevant des commissions sur toutes les négociations à l’escompte, qui ont été soldées avec des billets coûtant 4 fr. 50 de fabrication, et représentant 1,000 de capital.

Mais la Banque de France s’est bien rarement mise dans toutes les circonstances nécessaires pour opérer ces résultats. Il y a eu des époques où elle laissait chômer dans ses caves jusqu’à 200 millions. Cela lui est arrivé quand elle a eu peur ;