Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/214

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et il faut que vous sachiez que la Banque a souvent peur. En Angleterre quand il y a eu une terreur passagère, la Banque de Londres a cherché à la prévenir et dans ce cas, vous le savez, sa hardiesse même a été de la prudence,

Comme je vous le disais tout à l’heure, l’émission des billets doit avoir une certaine limite. Supposez, comme cela est arrivé quelquefois en Angleterre, et comme cela vient d’arriver en Amérique, qu’une banque émette avec un capital de 100 millions, pour 1200 millions de billets ; qu’arrivera-t-il ? — Il arrivera toujours et l’expérience est là pour le prouver, que les remboursements se présenteront en foule, et que la banque qui aura accordé trop largement sa confiance, se trouvera en déficit après avoir écoulé ses capitaux disponibles, et sera obligée de suspendre ses paiements. C’est en pareil cas que M. de Sismondi a raison. Mais désormais de pareilles fautes ne peuvent plus être commises, car on peut aujourd’hui prévoir dans une circonstance donnée ce qui arrivera, tout comme les médecins peuvent se rendre compte d’une maladie dont ils ont bien déterminé les symptômes.

On a vu en Amérique, à une époque qui n’est point encore éloignée, des hommes entreprendre de construire non pas une maison, mais une ville toute entière ; ils achetaient les terrains à crédit, les bois, les pierres à crédit, ils payaient leurs ouvriers avec du papier ; sans examiner les chances de l’entreprise, la banque voisine ouvrait un compte courant et fournissait à tout… avec du