Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/230

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étrangers, sur leurs commis par exemple, des traites avec lesquelles ils font de l’argent, mais que, si les affaires ne sont pas heureuses, ils ne peuvent pas toujours rembourser à l’échéance. Les premiers ont commencé par être fripons, ceux qu’ils ont trompé finissent quelquefois par le devenir ; les uns et les autres ont abusé du crédit, et méconnu les règles qu’on doit suivre dans son emploi.

Quand au lieu des particuliers, ce sont des gouvernements qui commettent cette faute, et créent des valeurs fictives, c’est-à-dire qui ne représentent pas des objets réels et ne sont pas garantis par eux ; ils vont également à la banqueroute. Seulement avant d’y arriver, ils cherchent à abuser de la force qu’ils ont entre les mains, pour imposer au public comme bonnes les valeurs qu’ils ont émises, non pas toujours sans motifs, mais du moins sans garantie : leur monnaie de papier devient ainsi du papier-monnaie ; le premier était remboursable, le second ne l’est plus.

L’histoire financière de la France et de l’Angleterre nous offre plusieurs exemples de circonstances semblables. L’act-Pitt, en 1797 fit des billets de la banque de Londres du papier-monnaie, en prononçant leur non remboursement ; mais ce pays n’alla pas jusqu’à la banqueroute, parce que, ainsi que nous l’avons vu, il n’augmenta pas outre mesure ses émissions, et que, s’il n’avait pas d’argent en caisse, il avait en portefeuille des valeurs de beaucoup supérieures (plus de 15 millions st. 375 millions de francs) au total de ses billets en