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les dernières colonnes de l’église

gnoir, avec une confiance en pantoufles, sûres que cet apôtre agréable ne les fatiguera pas et ne les mènera jamais bien loin. Quelles délices d’être chrétiennes avec lui et comme lui ! Et combien le Règne de Dieu en est avancé ! Le Règne de Dieu sans surnaturel, juste à la hauteur et à la portée de ces jolis animaux ! Le Règne de Dieu avec la richesse et les joies mondaines, avec les bals, et les toilettes, et les spectacles, et les châteaux, et surtout avec le mépris des pauvres, le vomissant et sempiternel mépris des pauvres !

À défaut d’aristocratie dont il est lui-même, hélas ! très-indigent, Bourget veut, au moins, un long passé d’opulente bourgeoisie. « Depuis cent ans, dit-il pour conclure, notre pays a cru à la toute-puissance du mérite personnel et que l’on peut brûler l’étape ». Brûler L’Étape ! Il est clair que l’on peut en faire autre chose. Que ce modeste calembour me soit pardonné !