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INTRODUCTION


I. L’auteur. — Il se nommait Jean Bodel et vivait à Arras de son métier de jongleur, dans les dernières années du xiie siècle et les premières du xiiie. Outre le Jeu de saint Nicolas, nous avons de lui une chanson de geste (les Saisnes), quatre ou cinq pastourelles et une pièce fort originale d’où il résulte que, atteint d’une maladie incurable, il se retira, aux environs d’Arras, dans une léproserie, où probablement il mourut[1].

Les deux premiers de ces ouvrages ne contiennent naturellement aucune indication chronologique ; celles que l’on a essayé de tirer de l’une des pastourelles[2] sont des plus incertaines. Les Congés nous fournissent, en revanche, le nom d’un grand nombre des personnages que le poète fréquenta, presque tous artésiens, dont plusieurs vécurent

  1. Voir sur la vie et les ouvrages de Bodel le précis et consciencieux ouvrage de O. Rohnstrœm mentionné à la Bibliographie. On peut négliger le livre singulier de Émile Langlade, Jehan Bodel, avec des commentaires sur le « Congé » de Baude Fastoul (Paris, De Rudeval, 1909, gr. in-8, 266 p.), où il y a de l’érudition, encore plus de fantaisie, l’absence de références rendant d’ailleurs tout contrôle impossible. Cf. mon compte-rendu de ce livre dans la Revue critique, 1909, t. II, p. 223.
  2. Contre le dous tens novel (Raynaud, n° 578 ; publiée en dernier lieu par Barisch, Romanzen und Pastourellen, p. 290). Sur la polémique engagée à propos de l’attribution et de la date de cette pièce entre A. Rambeau, Schultz-Gora, W. Cloetta et H. Guy, voir Rohnstrœm, op. cit., p. 14-18 ; ajouter le compte-rendu, par Cloetta, du livre de Rohnstrœm dans Literaturblatt, 1903, col. 161.