Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/106

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vient jusqu’à moi et me trouble. Prenez part à ma bonne fortune, réjouissez-vous de la grande victoire qui a glorifié nos drapeaux. Et, afin que vous ayez quelque sujet de le faire, je vous offre le présent dont il a plu à notre chef d’honorer mon courage et ma hardiesse.

« Je ne puis le présenter à une personne qui me soit plus chère, et, si vous le recevez avec la joie que je me promets, j’en tirerai autant de satisfaction que si l’on m’érigeait des statues, et que si toutes les bouches de la renommée étaient employées à parler au monde de mon mérite. Adieu, madame. »

C’était le chevalier Lanfroy qui était chargé de porter à Geneviève la lettre de son mari ; la diligence qu’il fit fut très-grande et bientôt il arriva auprès d’elle. Quand on vint lui dire qu’il était venu un gentilhomme de la part de Sifroy, elle ne put contenir sa joie et sur-le-champ demanda de ses nouvelles. « Madame, dit le chevalier, voici des lettres qui vous en instruiront de meilleure grâce que moi. »

Elle les ouvrit et les lut plusieurs fois de suite. Néanmoins sa joie ne fut pas aussi grande que si elle eût appris le prochain retour de celui qu’elle aimait. Elle interrogea Lanfroy, qui lui apprit que son maître allait quitter Tours, avec Charles Martel, pour se mettre à la poursuite des Sarrasins