Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/107

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et faire le siège d’Avignon. Tous ces discours ne plaisaient en aucune façon à la comtesse, qui voyait que la guerre allait retenir son mari pour longtemps.


X

Réponse de Geneviève.

Elle pleura, et, lorsque le gentilhomme de Sifroy dut repartir, elle lui remit cette réponse :

« Cher Sifroy, si la lettre que vous m’avez écrite m’a donné quelque consolation, je n’en veux d’autre témoin que celui qui me l’a remise ; mais si elle m’a laissé concevoir de nouvelles craintes, il n’y a que mon amour qui vous puisse le dire. Je vous croyais sur le point de revenir au milieu de ces lieux qui étaient si joyeux naguère, et qui maintenant sont pleins de tristesse. Vous ne revenez pas, votre absence se prolonge, et peut-être mon malheur ira-t-il si loin que le temps de cette absence sera plus long que ma vie.

« Quand les nouvelles de cette grande bataille de Tours me furent apportées, je ne vous puis exprimer de combien de craintes mon cœur fut saisi : cette tempête est passée, cet orage est dissipé, et vous me jetez dans un autre désespoir.

« Hélas ! que vous avez l’air de peu appréhender ce qui m’expose au hasard cruel de perdre mon époux !