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Bibliothèque bleue a obtenu un succès incomparable. C’est Jean Oudot, libraire de Troyes, qui dès les premières années du seizième siècle, sous Henri IV, eut l’idée de recueillir et de publier successivement, à l’usage des campagnes, les légendes chevaleresques de la vieille France.

Le moment était merveilleusement choisi. La vie ancienne de la France avait cessé et le travail de transformation commençait qui allait, au dix-septième siècle, réduire et limiter tout à fait, dans les moeurs et dans la langue, la part des vieilles moeurs et du vieux langage. Le moyen âge était enseveli ; le monde nouveau naissait. C’était l’heure propice pour les contes qui parlaient des héros de l’âge anéanti.

La Bibliothèque bleue parut ; elle était composée de volumes qui, presque tous, étaient des in-quarto, d’un format semblable à celui du Messager de Bâle, ou du

Messager de Strasbourg, imprimés sur le même gros papier et revêtus de la même couverture bleu foncé.

En 1665, le fils de Jean Oudot, Nicolas, ayant épousé la fille d’un libraire de Paris, vint s’établir rue de la Harpe, à l’image de Notre-Dame, et, devenu libraire parisien, agrandit le cercle de ses entreprises et de ses affaires. De cette époque datent la plupart des publications qui ont fait la fortune de la Bibliothèque.

Lorsque Nicolas fut mort, la veuve Oudot continua son commerce avec habileté. Elle eut divers successeurs qui, comme elle et comme les fondateurs de la Bibliothèque bleue, vécurent des profits de la popularité