Page:Bonald - Essai analytique sur les lois naturelles de l’ordre social, 1800.djvu/18

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constantes, qui, dans un temps donné, reproduisent des effets semblables, parce qu' elles agissent par des causes et avec des moyens semblables, et l'homme moral qui, de la pleine puissance de son libre arbitre, et par des volontés particulières et trop souvent désordonnées, contrarie, dans son cours passager, un ordre général dont il ne sauroit troubler l'immuable durée, est semblable à l'homme physique qui se meut à tout instant d' un mouvement particulier, contraire au mouvement général de la planète qu'il habite, sans l'arrêter ni même le déranger, et qu'elle emporte dans l'espace, même lorsqu'il se fixe dans un lieu. Il suit naturellement de cette manière générale de considérer le pouvoir et le ministère dans la société, que je cherche la meilleure constitution possible de l'un et de l'autre, sans avoir égard aux dispositions personnelles des hommes, pouvoir, ministres ou sujets, dispositions que l'administration seule doit prendre