Page:Bonnerot - Romain Rolland sa vie son oeuvre.djvu/83

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tulait Au-dessus de la Mêlée l’un de ses articles du Journal de Genève qui bientôt allait donner son nom au recueil[1] même des principaux articles parus du 2 septembre 1914 au 2 août 1915. Chaque fragment fut, à son tour, discuté, commenté ; l’auteur fut invectivé, honni, maudit. L’excès même des injures jetées par ses ennemis donna à R. Rolland des défenseurs et des amis. Quand ces pages — qui n’avaient souvent été connues en France que par des extraits incomplets ou blanchis par la censure — parurent (novembre 1915) en volume à la librairie Ollendorff, la tempête recommença plus violente de part et d’autre. Chacun voulut prendre parti. Adversaires et partisans se menacèrent, se déchirèrent, s’injurièrent autour de ce livre. Comme les journaux — de format plus réduit — n’avaient pas assez de place dans leurs colonnes pour insérer les manifestes et les répliques qui se succédaient sans pitié, la guerre de libelles s’envenimait : déjà une brochure de Henri Massis, au titre sensationnel Romain Rolland contre la France, avait, en juillet 1915, donné le branle à l’assaut. Dans le Bonnet Rouge (juillet-août 1915), J.-M. Renaitour prit aussitôt la défense de R. Rolland, s’attirant des répliques enflammées de Stéphane Servant, puis de Paul-Hyacinthe Loyson.[2] La polémique dura jusqu’à la fin de novembre 1915. C’est alors que parut un plaidoyer Pour Romain Rolland, publié à Genève et signé Henri Guilbeaux, qui coïncidait presque avec la mise en vente chez Ollendorff

  1. Cf. Bibliographie n° 106
  2. Tous ces articles du Bonnet Rouge ont été réunis en brochure sous le titre Au-dessus ou au cœur de la Mêlée : une polémique républicaine. Cf. Bibliographie n° 142.