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Page:Botrel - Chansons de route, 1915.djvu/165

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« Un «entonnoir » de plus ? s’écrient nos Poilus, chouette !
C’est pour la canarder un’tranchée toute faite ! »
Ah ! badaboum ! badaboum ! badaboum !

V

Parfois, elle délire et, folle Walkirie,
Elle essaie d’imiter Wagner en sa furie :
Ah ! badaboum ! badaboum ! badaboum !
Ah ! quel chambard, alors ! Ferme ça, phénomène
Et soign’ta maladie si qu’elle est wagnérienne !
Ah ! badaboum ! badaboum ! badaboum !

VI

Mais, à chanter si fort, elle s’use et s’déforme :
Faut lui r’blinder l’gosier, r’bétonner sa plat’-forme,
Ah ! badaboum ! badaboum ! badaboum !
Pour couvrir la chanson de nos pièces de Marine
Elle crach’ses poumons et f… l’camp d’la poitrine !
Ah ! badaboum ! badaboum ! badaboum !

VII

Un d’nos obus, un soir, lui fêlera la gueule…
À moins qu’elle n’éclate, un matin, toute seule :
Ah ! badaboum ! badaboum ! badaboum !
Lors, Bertha remettra son Âme musicienne
Aux mains du « vieux bon dieu » de la Race prussienne :
Ah ! badaboum ! badaboum ! badaboum !

VIII

Sur le bloc de béton qui s’ra sa pierr’tombale,
L’Europ’fera graver en lettres Kolossales :
Ah ! badaboum ! badaboum ! badaboum !
« Ci-gît la gross’Bertha qui mourut poitrinaire
» D’avoir voulu… chanter plus haut que son derrière. »
Ah ! badaboum ! badaboum ! badaboum !